C’est en mars 1976 que Mercedes sort sa première gamme de break de façon officielle et c’est en France que ça se passe au Circuit Paul Ricard près de Bandol.
Pour une fois Mercedes ne se voile plus la face. En effet, même si ça parait évident aujourd’hui de voir des breaks dans les gammes des constructeurs, cela n’a pas toujours été le cas et notamment pour Mercedes qui avançait à pas masqué sur ce point depuis l’après-guerre (la 2 ème, pas Valmy )
Le break est mal vu
En effet à cette époque, le break est mal vu car considéré comme utilitaire et peu confortable. Il faut attendre les années 50 pour trouver quelques très rares break arborés d’une étoile.
A vrai dire, avant-guerre, la marque avait une image de luxe grâce aux modèle S, SS, SSK avec compresseur (K pour Kompresseur) conçus par un certain Ferdinand Porsche. Ces vaisseaux amiraux atteignaient les 170 KM H. Bon d’un autre coté Mercedes s’est collé une image un peu – chouette avec les voitures des dignitaires nazis ; quand je dis moins chouette c’est un euphémisme…..
.Après la guerre
Après la guerre il fallait repartir de zéro. Mercedes avait besoin de clients, Mercedes s’intéressait au peuple, et du coup, pour le sujet qui nous concerne, à savoir aux breaks, la marque produisait des châssis-coques qu’elle livrait à des carrossiers allemands qui les transformait en ambulance, fourgonnette, corbillard, bref des trucs utiles. .
Jacques Coune,
un carrossier belge, transforma en 1963 deux Mercedes 220 SE W 111 Heckflosse (celles qui ont des petites ailes pointues à la mode américaine) en break luxueux. Si tu en trouve une tu peux arrêter de gratter frénétiquement des cash millionnaire.
En fait à part ce genre de tentatives un peu exotiques il n’y a pas eu de break « usine » officiel Mercedes. La sortie de la gamme break Mercedes W 123 en 76 marque une rupture, presque historique. Je dirais que pour les passionnés de Mercedes de collection, la sortie du break W 123 c’est plus le sacre de Napoléon que la sortie du dernier Guillaume Musso….
Mercedes, qui n’est pas à proprement parlé une marque qui prend des risques, a su à ce moment innover et créer un marché à lui seul. La concurrence s’est engouffré dans le créneau (sans jeu de mot bien sur). Je pense à la Citroën CX qui offrait encore plus d’habilité que la Mercedes W 123 qui avait pourtant une capacité de chargement de 560 Litres (pas du château St Estèphe les Litres évidemment….) ou bien aux Opel Rekord Caravan, mais celles-là elles sont vraiment tristounettes.
La gamme W 123
En ces temps immémoriaux, du temps de la roue et du fil à couper le beurre, tu avais le choix, dans la gamme W 123, entre la berline, le coupé et le break en essence ou en diesel. Environ 200 000 break ont été produits dont 9 789 ex du break W 123 280 TE en 6 cylindres essence. La 280 TE c’est l’Annapurna du collectionneur.
La 280 TE c’est le haut de la gamme, confortable, très bonne routière, le plus gros moteur en essence, une classe naturelle. Par contre elles sont toutes parties en dentelle, et c’est valable pour tous les modèles, dans les limbes de la rouille galopante. Les breaks Mercedes sont passé entre de nombreuses mains et n’ont pas toujours été bien entretenues. Alors bien que la mécanique soit ultra robuste (certains ex ont dépassé le million de km) on en trouve plus.
Mon conseil d’achat
Tous les experts qui ne sont pas là quand vous faite le plein vous diront la 280 TE, un six cylindres essence. Si on écarte le diesel un peu plus bruyant, la gamme en essence était vaste. En entrée de gamme : la 200T de 109 ch ( 80-86), la 230 T de 109 ch aussi (78-80), la 230 TE de 136 ch (80-86) toutes équipées de 4 cylindres. La 250 T de 140 ch (79-82), la 280 TE de 177 ch (77-78) et 185 ch (78-85), étaient montées avec un 6 cylindres en ligne.
Ou alors si tu est joueur et que tu penses que le diesel reviendra à la mode en 2068, le sommet de la gamme en diesel, la 300 TD Turbo diesel avec 5 cylindres et 125 chevaux, non catalysé (80-86) il s’entend. Le même modèle, catalysée (118 ch) était vendu exclusivement aux Etats-Unis.
Personnellement, je pencherais plutôt la 230 TE, un 4 cylindres essence de 2.3 L de cylindrée que vous pourrez presque utiliser tous les jours. Production de 1980 à 1986/ Puissance : 136 ch/ Vitesse max : 180 km/H/ Consommation : donné pour 10,5 L / 100 km. Prévoir 11-12 L/100 km avec le pied souple. La 280 TE pour aller chercher le pain c’est pas une bonne idée à cause de la consommation. Tiens j’ai une anecdote : a un moment j’avais une Mercedes 350 SE W 116 des années 70, un V8. Eh bien quand j’allais chercher le pain au village a un km de la maison j’en avais pour plus cher d’essence que de pain !
La W 123 230 TE propose le meilleur rapport puissance de la gamme. Il faut la prendre en vert olive, bleu ou encore mieux en rouge ou jaune mais pas en blanc. Personne ne veut des blancs. Ils sont plus dur à revendre.
La W 123 est un break moderne avec des banquettes rabattables pour créer une surface de charge immense et plane a l’arrière. Vous pouvez même avoir un siège en plus pour un 7 ème passager.
Le break Mercedes W 123 était la voiture de monsieur tout le monde, des antiquaires, des familles nombreuses et pourquoi pas des maçons. A mon avis c’est pas impossible d’installer une petite bétonneuse a l’arrière.
Les points forts
Le gros point fort de ce break assez long (2795 mm d’empattement) réside dans sa suspension à quatre roues indépendantes et son correcteur d’assiette hydropneumatique montés en série. Ce dispositif était prévu pour gommer le poids de charges importantes. Comme autres points forts on note une cellule de sécurité au niveau du capot avant et du coffre qui permet d’absorber les chocs. En cas de choc la colonne de direction n’avance plus dans l’habitacle. En 70 c’était top moderne
Il faut savoir que Mercedes proposait presque tout en option. C’est bien connu des amateurs de Mercedes. Les principales options
- sellerie en cuir, velours Pullman. Qui ne s’est pas assis dans un intérieur en velours pullman a raté sa vie !
- ABS
- jantes en alliage d’aluminium,
- toit ouvrant électrique
- climatiseur,
- rétro électrique (et oui dans les années 70 c’était une option !)
- ….
Pourquoi en acheter une maintenant ?
- un modèle important dans l’histoire Mercedes, la première gamme de break « usine »
- on va fêter les 50 ans de la gamme W 123 en 2025
- Beaucoup de classe,
- Un agrément de conduite toujours valable à l’heure actuelle
- Coloris très seventies
- ses barres de toit très élégantes
- On trouve des pièces détachées
- Pratique pour déménager
- qualité de fabrication.
Pourquoi ne pas l’acheter ?
• Difficile à trouver sans rouille et peu kilométrée. Certaines ont dépassé le million de km
• Le prix des pièces Mercedes
• Confort seventies…..
• Vous préférerez le break Renault 18 GTS
ça côte combien ?
On les touchait à 8 000 euros il y a quelques années mais aujourd’hui il faut plutôt compter dans les 16-18 KE pour un bel exemplaire bien entretenu et pas rouillé et c’est encore plus vrai pour les 280 TE. Tout dépend du kilométrage et de l’état général de la voiture. Plus elle est en bon état d’origine avec une peinture d’origine (presque impossible…) et peu de km et des options plus elle vaudra cher. Après avoir stagnée, dans les années 90, 2000 la cote est aujourd’hui sur une pente ascendante qui ne devrait pas s’arrêter pour des effets de rareté. En effet beaucoup de ses voitures ont été utilisées jusqu’à la corde et les exemplaires en bon état (pas rouillés) et pas trop kilométrés sont difficiles à trouver. Je la placerai autour des 23-25 KE dans un horizon à 5 ans. Et probablement 30 KE après 2040.
un conseil à donner à nos auditeurs qui voudrait en acheter une ?
Prenez en une bien entretenue, même kilométrée avec un suivi de factures et un historique cohérent. Choyez-la. Vous ne perdrez pas d’argent. Optez pour des coloris plus rares comme le bleu, le rouge ou encore le vert olive. Regardez les options. Le toit ouvrant et la clim sont recherchés. Fuyez les fausses bonnes affaires a 2 000 euros avec la voiture en dentelles, mangée par la rouille. Ca va vous couter un bras et vous serez perdant à la fin. Je conseille une W 123 230 TE essence, le meilleur rapport puissance/consommation. En tout cas en terme de placement vous vous ferez plus de nouveaux amis avec votre W 123 qu’avec votre livret A.
le nom du designer de la gamme des W 123 ?
Friedrich Geiger. Il a un beau succès a son compteur Geiger….
crédit photo : Mercedes-Benz
1 commentaire
MillardJ · 8 juillet 2024 à 11h40
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